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Kamit Union

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  • Union Kamit, Panafricain, Afrocentrique, conscience noire, Kémit... « Un peuple qui ne connaît pas son passé, ses origines et sa culture ressemble à un arbre sans racines. » [ Marcus Garvey ]
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20 mai 2007

Les Africains en Amérique avant Christophe Colomb...

Les Africains en Amérique avant Christophe Colomb

A peine imaginable et pourtant vrai, les historiens ont prouvé depuis plusieurs décennies l’expérience nautique d’avant garde des Africains, devançant Christophe Colomb sur le continent américain de deux siècles d’échanges et de relations régulières…

La connaissance de l’histoire des peuples aujourd’hui sous-développés, pauvres et sans ressources est obscurcie par les images de misère, de mendicité et par le négationnisme d’un eurocentrisme bon marché. Il y a loin pourtant des préjugés à l’histoire.

Vers 1300 de notre ère, le Mali est un empire prospère, riche et influent, le pèlerinage de son très pieux souverain à la Mecque, Kankan Moussa devait faire chuter les cours de l’or au Moyen Orient et en Afrique, tellement l’empereur distribuait en libéralités et à volonté le métal précieux sur son passage.

Le prédécesseur de Kakan Moussa, Aboubakari II, beaucoup moins pieux, était fasciné par les eaux et la conquête des mers, consultant les savants de sa cour sur la forme de la terre etc… Ce grand nautonier devait organiser deux impressionnants voyages de conquête des mers. Devant l’échec du premier qui avait fait partir quelques 400 flottes, Aboubakari organisa un second voyage plus imposant encore dans lequel il embarqua lui-même avec l’escadre forte de milliers de navires, laissant le trône au sultan Moussa. De cet expédition personne ne revint.

Lorsque deux siècles plus tard Christophe Colomb arrive en Amériques, selon les récits de ses compagnons et le journal de son troisième voyage, il trouve sur place des Noirs qui l’ont précédés sur les lieux, combattant avec les Indiens Peaux-Rouges ! Il rapporte l’allégation de pirogues partant de la Côte de Guinée chargées de marchandises vers le monde Nouveau des Européens.

Des relations précolombiennes ont ainsi existé sur une base relativement constante entre l’Afrique et l’Amérique, ce qui justifie l’introduction de plantes d’Amériques en Afrique, le maïs et le manioc par exemple, bien avant le 15ème siècle. On a retrouvé de nombreux artéfacts typiquement africains dans les formes, les styles et design à l’instar des pipes, et objets cérémoniels ou personnels artisanaux datant très probablement de l’épopée mandingue. En 1966, lors du Festival Mondial des Arts Nègres de Dakar, des participants, archéologues d’Amériques n’ont eu aucun mal à insérer les œuvres d’arts précolombiennes dans l’esthétique africaine.

Respirons un bon coup, un peu d’histoire authentique ne fait pas de mal. Un conseil, ne replâtrez pas les préjugés qui s’effondrent, au mieux un enterrement digne des errements qu'ils entretiennent leur suffira!

 

Par Akam Akamayong

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20 mai 2007

Confessions d’un négrier français...

LA NOTION DE PROFIT LIÉ AU COMMERCE DU BOIS D’ÉBÈNE TROUVE TOUT SON SENS AVEC CE TÉMOIGNAGE.

Théodore Canot(1806-1860), navigateur et négrier français, nous livre dans ses mémoires, son témoignage personnel de rentabilité de la traite négrière européenne. Extrait...

« Au jour dit, la Fortuna leva l’ancre avec deux cent vingt êtres humains entassés dans sa cale. Trois mois après, j’étais avisé qu’elle en avait débarqué deux cent dix sept dans la baie de Matanzas et que leur vente avait donné un bénéfice net de $ 41 438 dollars sur le voyage. Le lecteur croira difficilement à un bénéfice si élevé, je reproduis donc ci-dessous les comptes des frais du voyage et ceux de la liquidation faite à Cuba au retour ».

Cette confession met en évidence la notion de profit maximum lié à l’exploitation négrière. Pour convaincre le lecteur incrédule, Théodore Canot va jusqu’à publier dans son autobiographie, le bilan comptable de sa transaction.

-  Rentrées ................... 81 419 00

-  Dépenses .................. 39 980 46

-  Bénéfice net ............ $ 41 438 54 dollars

Ainsi, le commerce négrier engendrait en moyenne par bateau, un bénéfice net supérieur ou égal à 50 % du chiffre d’affaires réalisé (Rentrées). On comprend maintenant la fièvre commerciale qui sévissait dans les milieux bourgeois français. Pour confirmer ce fait, Voltaire affirmait même en 1753 :

« Les Antilles sont des points sur la carte, mais enfin ces pays, qu’on peut à peine apercevoir sur une mappe monde, ont produit en France une circulation annuelle d’environ 60 millions de marchandises ».

60 millions de marchandises circulant annuellement vers 1753, on voit tout de suite l’énorme bénéfice réalisé au cours de 200 ans d’exploitation humaine. Cela équivaudrait en 2003 à près de 60 milliards de francs soit 9 250 000 000 euros par an.

De plus, on affirmait même en haut lieu que l’arrêt de la traite négrière entraînerait le chômage de la moitié des ouvriers français de l’époque. Car la construction et l’affrètement des bateaux négriers au Havre, à Nantes, à Bordeaux, à St Malo, etc..., faisait appel à une multitude de métiers. En 1783, la France arrivait en tête du classement mondial des exportations de café (40 000 tonnes), de sucre (100 000 tonnes) et en bonne place pour le coton (1 000 tonnes).

Ainsi, l’essor économique de la France résulte directement de l’exploitation négrière qui constituait à l’époque le premier poste économique du pays.

 

 

Source:Par Africamaat

26 septembre 2006

BURKINA : Les crèmes éclaircissantes interdites de publicité

BURKINA : Les crèmes éclaircissantes interdites de publicité



Les publicités pour les prod
uits de beauté « éclaircissants » seront désormais interdites au Burkina Faso. Dans ce pays où s'éclaircir la peau est devenu un véritable phénomène de société, le Conseil Supérieur de la Communication entend limiter cette réalité et prendre des mesures concrètes. Car ces crèmes qui dépigmentent l'épiderme, au premier abord inoffensives, peuvent entraîner de graves conséquences pour la peau si elles sont utilisées abondamment.
La sanction a été sans appel
. Fini les réclames vantant lesrites des crèmes « éclaircissantes » au Burkina Faso. Le Conseil Supérieur de la Communication (CSC) a rendu son verdict et a décidé d'interdire, des supports télévisuels et écrits, toute publicité axée sur ces produits de beauté. Car pour ressembler aux modèles publicitaires, qui affichent un teint de lait, les femmes burkinabés n'hésitent pas à recourir à des produits toxiques pour dépigmenter leur épiderme. A coup de crème décolorante, elles détruisent leur santé et bousillent leur peau. Par cette suspension, l'instance de régulation espère limiter ce phénomène de société, qui touche une bonne partie des pays africains.

Un fléa
u qui prend des proportions alarmantes, notamment au Burkina. « C'est une décision essentielle car ces produits portent atteinte à la dignité de la femme, estime Luc Adolphe Tiao, président du CSC. Cette interdiction fait suite à l'application d'une loi : le code de la publicité. Celui-ci stipule dans les articles 40 et 41 que les spots publicitaires faisant référence à des produits cosmétiques éclaircissants ne peuvent bénéficier de publicité. » Selon le communiqué du CSC, l'instance de régulation de l'information a invité les agences de communication à respecter scrupuleusement le code de la publicité et à « prendre conscience de leur responsabilité sociale ».

Le
mythe de la femme claire

« C
es publicités sont dégradantes pour la femme. Elles transmettent un message qui porte atteinte à sa personne. Plus une femme à la peau claire, plus elle est censée plaire aux hommes. C'est un critère esthétique ancré dans les mœurs au Burkina. Ces spots donnent de mauvaises habitudes aux femmes », souligne le ministère de la Protection de la femme du Burkina. « C'est un problème social et culturel qui renvoie au complexe de la femme noire. Elle voudrait inconsciemment ressembler à une occidentale. Alors qu'elle devrait être fière de sa carnation, elle l'a nie en se décapant la peau. Elle rejette ce qu'elle est et c'est en cela que ces produits portent atteinte à sa dignité », souligne Luc Adolphe Tiao.

Comme l'explique le pr
ésident du CSC, les hommes contribuent aussi à attiser cette fièvre de la peau blanche en demandant à leur femme d'utiliser ces produits. Des raisons sociales et économiques poussent aussi ces femmes à se badigeonner corps et visage. « Le célibat est vécu comme un drame. Le mariage est primordial. Résultat : les femmes font tout pour se rendre désirables en vue de trouver un mari. Elle sont prêtes à faire le sacrifice de leur
peau », développe Mariam Lam
izana, présidente de l'association la Voix de la femme au Burkina.

Des produits
dangereux

Matraqu
age publicitaire productif. Le désir de ces femmes, de se rapprocher des exigences esthétiques du moment, fait les choux gras de nombreuses entreprises cosmétiques qui se font de l'argent sur leur peau. « Toutes ces enseignes tirent profit de la couverture médiatique que peut offrir la télévision. La publicité influence les femmes. C'est l'un des facteurs de cette utilisation abusive de produits de beauté dangereux, indique Luc Adolphe Tiao. C'est aussi, pour toutes ces firmes, un moyen de s'enrichir. Les pays étrangers, comme les Etats-Unis, déversent leurs produits en Afrique. C'est une honte. »

« Cela fait une dizaine d'ann
ée que ces crèmes prolifèrent au Burkina. Les femmes n'en ont pas toujours conscience, mais elles prennent des risques en les utilisant abondamment », souligne Mariam Lamizana, ancienne ministre de l'Action Sociale et de la Solidarité Nationale. « La Clé », « Skinlight », « Bodylight » ou encore « Métissé », font partie des produits interdits par le CSC. La plupart du temps, ils contiennent des substances nocives comme des corticoïdes, des dérivés mercuriels ou encore de l'hydroquinone. Utilisés de façon copieuse et répétée, « ces produits attaquent l'épiderme et leur effet prolongé aboutit progressivement à la suppression de la mélanine, jusqu'à l'épuisement du système immunitaire », précise Luc Adolphe Tiao.

« Ces crèmes e
nlèvent le teint et laissent des taches », poursuit le ministère de la Protection des Femmes du Burkina Faso. Amincissement de la peau, problèmes de cicatrisations, lésions locales, hyperpilosité, acnés, autant de complications auxquelles s'exposent ces femmes. Plus grave encore : « Ces cosmétiques peuvent provoquer des brûlures, souligne le président du CSC. Pour certaines femmes qui en ont appliqué avec trop de vigueur, elles ne peuvent plus se mettre au soleil ». Selon Mariam Lamizana, « ces produits contiendraient des substances cancérigènes et pourraient engendrer de graves maladies comme par exemple le diabète. Des applications fréquentes et sans modérations pourraient même entraîner la mort. »

Ne pas se limiter à l'i
nterdiction de la publicité

«
Mon opinion est mitigée face à cette suppression, explique Mariam Lamizana. Pub ou pas, les femmes vont continuer à utiliser ces produits. Cette interdiction ne résout pas le problème. Pour avancer, il faudrait en interdire la commercialisation. Le vrai fond du problème, c'est l'éducation des femmes. Interdire n'est pas une solution. Ce n'est pas suffisant. C'est avant tout un problème psychologique. Les femmes n'assument pas ce qu'elles sont ».

« Nous a
vons conscience que le mal est plus profond », souligne le président du CSC. L'instance de régulation propose par ailleurs d'engager une procédure au Parlement, en vue de faire adopter un texte qui définirait une signalétique pour protéger les jeunes. Elle doit aussi lancer dans les mois à venir une campagne de sensibilisation pour informer des risques encourus. « Il est aussi envisageable de faire une enquête sur ce phénomène pour pouvoir le cerner en vue de le contrôler », poursuit Luc Adolphe Tiao. Autre solution imaginée par Mariam Lamizana : « Il faudrait faire des émissions avec des dermatologues. Qu'ils expliquent les conséquences et montrent des cas concrets. Il faut aller plus loin ».

Par Louise Simondet


Source

26 septembre 2006

Racisme et xénophobie en Russie: la liste des étudiants étrangers victimes de violence s'allonge

"Racisme et xénophobie en Russie: 
la liste des étudiants étrangers victimes de violence s'allonge"



Opinions



La mort du Sénégalais Samba Lampsar Sall le 7 avril dernier à Saint-Pétersbourg relance une fois encore le débat sur le racisme et la xénophobie en Russie, mais elle nous amène également à nous interroger sur la réaction du gouvernement russe face à ces débordements de violence.

Le meurtre du Sénégalais s
'ajoute à la liste déjà bien trop longue des crimes commis contre des étudiants étrangers par des groupes extrémistes, et nous amène à un constat évident, celui de la recrudescence des crimes à caractère racial. Selon les données du centre d'analyse et d'information, près de 44 décès ont été recensés durant l'année 2004 (dont 12 à Moscou et dans ses environs), 19 victimes et environ une centaine de blessés pour l'année 2005. Après Moscou et Saint-Pétersbourg, Voronej est maintenant l'une des villes les plus risquées pour les étudiants étrangers, particulièrement pour les étudiants de couleur.

Mais ces c
hiffres ne reflètent pas forcément la réalité, car il n'existe pas encore de statistiques fiables tant la terminologie utilisée est très vaste. Racisme, fascisme, xénophobie, si ces termes sous-entendent un rejet catégorique de "l'autre", sur quels critères peut s'appuyer la justice pour distinguer un homicide d'un règlement de compte banal ou d'un crime motivé par la haine raciale?

Quelle que so
it la validité des statistiques, on est d'emblée frappé par le paradoxe que vivent actuellement nos sociétés. Provoquée par l'ouverture des frontières et la migration des travailleurs qui s'inscrivent dans la logique de la mondialisation, la rencontre inévitable des différentes cultures prend davantage la forme d'une collision ethnique à un niveau plus individuel.

La plupart
des étudiants russes interrogés condamnent sans équivoque cette montée des violences perpétrées à l'égard des étudiants étrangers. Parallèlement, comparée aux États-Unis cette tendance est très vite relativisée: "Combien de Noirs et de Latino-Américains sont tués là-bas chaque année?", demande Dimitri. "La Russie est constamment montrée du doigt, cela est injuste, les chiffres sont bien plus alarmants en Allemagne ou en Amérique du Nord."

En R
ussie, la réaction des pouvoirs publics face à cette recrudescence de crimes à caractère racial ne s'est pas fait attendre. Plusieurs arrestations ont été effectuées, le ministère des Affaires étrangères s'est dit résolu pour sa part à poursuivre une "lutte sans compromis contre toutes les manifestations d'antisémitisme, de xénophobie et d'intolérance religieuse" et comme on a pu le constater lors du procès d'Alexandre Koptsev, arrêté pour tentative d'homicide volontaire motivée par des raisons "religieuses et ethniques" contre huit personnes dans une synagogue à Moscou, les violences à caractère racial ont dans l'ensemble bénéficié d'une large couverture médiatique autant en Russie qu'en Occident.

Les autorités semblent un p
eu décontenancées face à cette recrudescence de violence. D'ailleurs aucune politique de fond n'a jusqu'ici été élaborée. Un projet de loi approuvé par le cabinet des ministres le 13 avril prévoit l'introduction, au sein du code criminel, d'un article visant à élargir la définition des "actes de vandalisme." Le projet de loi prévoit des sanctions pouvant aller jusqu'à trois ans de prison pour délit de ce genre, motivé par des raisons idéologiques, politiques, nationalistes, raciales ou de haine religieuse. Des amendes allant jusqu'à 100.000 roubles (près de 3.000 d'euros) sont également prévues pour la diffusion de symboles incitant à la haine ethnique, religieuse ou idéologique. La Chambre civile de Russie a tenu sa deuxième réunion plénière consacrée spécialement à la lutte contre la xénophobie et l'extrémisme.

Se
lon mon collègue Youri Filippov, si les politiques libérales mises en place par le gouvernement ont permis l'ouverture de la société russe, en revanche le libéralisme russe n'a pas su expliquer à la société la nécessité d'entretenir une attitude tolérante, un dialogue pacifique ou respectueux envers l'étranger. Cette faiblesse propre au libéralisme russe actuel est, selon-lui, l'une des principales causes de l'explosion du nationalisme en Russie. Mais la tâche est immense, car si comme l'affirme le procureur général de Russie, Vladimir Oustinov, " la cause principale des violences réside dans les mentalités", selon les données du Fonds "Opinion et société", 12% de la population sympathise avec le fascisme et selon la Chambre civile (principale organisation de la société civile russe), 53% de la population du pays soutient le mot d'ordre nationaliste "La Russie aux Russes!"

Il
semble également qu'on ne mesure qu'aujourd'hui les conséquences de la crise sociale et morale qui a touché la Russie au début des années 1990. Si les groupuscules de skinheads et autres groupes extrémistes se sont multipliés à mesure que les conditions économiques se sont améliorées en Russie, c'est sans doute parce que la hausse du PNB peine à se répercuter au niveau social et culturel. Parallèlement on constate que le fossé entre les plus riches et les plus démunis se creuse de plus en plus. Selon André, un jeune ingénieur du son originaire de Voronej, "Les jeunes sont aujourd'hui très désoeuvrés, ils se sentent délaissés par le gouvernement et sont partagés entre la pénétration de la culture Pepsi et MTV et la préservation de leur propre culture qui a elle-même énormément changé depuis la mise en place de politiques économiques libérales. De plus, depuis la fin de la guerre froide, il préexiste chez les plus extrémistes un complexe d'infériorité et du même coup une soif de vengeance. Ils trouvent dans ces jeunes étrangers des coupables faciles et accessibles et les jugent responsables de leur condition."

Au début
 du mois d'avril s'est d'ailleurs ouvert le procès sur la mort le 9 octobre 2005 d'un Péruvien âgé de 18 ans. Le tabassage à mort du jeune rappeur sous prétexte de sa tenue vestimentaire (les jeans baggy et les casquettes semblent peu tolérés à Voronej) confirme là encore une incompréhension flagrante des uns vis-à-vis des autres. Devant la recrudescence des crimes touchant les jeunes étrangers venus passer un court séjour universitaire, des consignes de sécurité leur ont été données. Il est désormais conseillé aux étudiants étrangers ne pas sortir tard le soir et surtout d'être constamment accompagnés. Triste séjour pour ces jeunes venus d'ailleurs...

(L'avis de l
'auteur ne coïncide pas forcément avec celui de la rédaction).

Par Laurent Berber pour RIA Novosti 

www.droits-fondamentaux.prd.fr


Source

26 septembre 2006

Tentative d’introduction des Ogm en Afrique :Le réseau Jinukun dénonce le projet régional de biosécurité...

Tentative d'introduction des Ogm en Afrique :Le réseau Jinukun dénonce le projet régional de biosécurité


Santé



L'ate
lier de formation initié par l'Organisation non gouvernementale (Ong) Jinukun à l'intention des hommes des médias pour renforcer leurs capacités dans la sensibilisation efficiente des populations sur les risque de l'introduction des organismes génétiquement modifiés (Ogm) dans l'agriculture africaine, s'est achevé mercredi 20 septembre au Chant d'oiseau de Cotonou.

A l'issue de cet atelier de 72 heures, les formateurs ont animé une conrence de presse qui leur a permis de dénoncer la rencontre prévue à Cotonou les 21 et 22 septembre 2006 et portant sur le projet régional de biosécurité en Afrique de l'ouest, que la Banque mondiale et le Fonds pour l'environnement mondial (Fme) tentent d'imposer aux pays ouest africains. A cette occasion, René Sègbènou représentant de l'Ong Jinukun a confié que l'objectif de cette rencontredes 21 et 22 septembre 2006 ne vise qu'à faire le lit aux Ogm, qui, selon lui « ne constituent pas la panacée miracle » pour les maux dont souffre l'agriculture africaine. Selon lui d'ailleurs, le simple fait que le coton soit ciblé en priorité dévoile le stratagème. Il en appelle donc au bon sens des dirigeants ouest africains pour qu'ils n'accordent pas leur caution audit projet qui est une brèche que les Etats-Unis d'Amérique tiennent à ouvrir pour une introduction massive des semences transgéniques dans l'agriculture et dans l'alimentation africaines. Il n'en veut pour preuve que l'annulation à la dernière minute de l'invitation à ladite rencontre adressée à la Société civile dont Jinukun fait partie intégrante. Quant à Joséa D. Bodjrènou de l'Ong « Nature tropicale », il a indiqué que l'objectif primordial des grandes firmes promotrices d'Ogm telles que Monsanto et Syngenta est de faire des agriculteurs africains des ouvriers agricoles à leurs bottes.

Par Mahoussi Valery Q. (Coll) 
Le Matinal 


Source

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26 septembre 2006

Déchets toxiques : l'Afrique, poubelle du monde

bildeDéchets toxiques : l'Afrique, poubelle du monde?

Dakar


Des
produits toxiques déchargés à Abidjan, des fûts radioactifs en Somalie : l'Afrique est une destination privilégiée, car bon marché, des produits toxiques venant du monde entier en raison d'un cocktail explosif mêlant pauvreté, corruption et démocratie défaillante ou inexistante.

«On nous pa
rle de mondialisation, de village global mais nous, en Afrique, on a l'impression que la fosse septique de ce village, c'est bien l'Afrique», a déclaré à l'AFP le célèbre militant écologiste sénégalais Haïdar El Ali, responsable d'un centre de plongée à Dakar.

L'affaire des déchets toxiques déversés d'un bateau grec dans des décharges de la capitale économique ivoirienne (sept morts, 24 personnes hospitalisées, 37 000 consultations) n'est que la dernière en date d'une série qui a progressivement transformé le continent le plus pauvre du monde en poubelle.


Il
y a moins de deux ans, en décembre 2004, le tsunami parti d'Indonésie et balayant tout l'océan Indien jusqu'aux côtes somaliennes avait endommagé des containers de produits très toxiques, entreposés sur la côte nord de la Somalie, plongé depuis 15 ans dans l'anarchie d'une guerre civile.

À
la suite de fuites de substance chimiques et radioactives, des maladies étaient apparues au sein des populations locales, selon le Programme de l'ONU pour l'environnement (PNUE).

À la fin des années 80, des entreprises européennes se débarrassaient déjà à moindre frais dechets contenant de l'uranium, du plomb, du mercure ou autres déchets industriels. Le chaos dans lequel est plongé depuis 15 ans le pays n'a fait qu'accentuer le phénomène.

En
1996, le Parlement européen avait officiellement demandé aux gouvernements du Royaume-Uni, de l'Italie et de l'Espagne de rapatrier les déchets toxiques exportés en Afrique du Sud par la multinationale Thor Chemicals Ltd.

Il avait
rappelé que les centaines de tonnes de déchets de mercure toxique ont gravement nui à la santé de la population locale et provoqué d'importants dommages à l'environnement.

Au Cameroun,
quelque 5600 litres de chlore avaient été abandonnés en 2005 dans un village de la banlieue de Douala, la capitale économique. Les autorités avaient tenté de dissoudre le chlore en mer mais l'opération a viré au drame: un soldat a été tué et une dizaine d'autres blessés lors d'une explosion accidentelle.

Le trai
tement, ou l'abandon pur et simple, de déchets en Afrique est d'autant plus prisé que traiter les déchets dans les pays industrialisés est particulièrement onéreux.

Selon l'o
rganisation française de défense de l'environnement Robin des Bois, le traitement des déchets s'élève entre 300 à 500 euros le m3 en Europe. En Afrique, une telle opération revient de six à quinze fois moins cher, car il n'y a très souvent ni traitement proprement dit ni stockage.

La Conv
ention de Bâle, qui réglemente depuis 1989 le transport de déchets, a contribué à assainir le secteur mais les trafics se poursuivent, l'affaire d'Abidjan n'étant que la partie immergée de l'iceberg.

Pour vraiment
mettre un terme à ces pratiques, c'est la société civile qui doit être forte. Il faut des sentinelles, des gens qui soient préoccupés par la protection de l'environnement, a souligné M. El Ali.

«Il
faut des sentinelles pour dénoncer. Il faut dénoncer au niveau des médias, du gouvernement et de la population ce qui se passe en temps réel. Ce sont souvent de sinistres corrompus qui acceptent ou des factions qui veulent de l'argent pour acheter des armes», a-t-il poursuivi.

«C'est un p
roblème de pauvreté, de manque de démocratie et de manque de transparence. Tout cela fait que c'est possible dans de nombreux pays en Afrique, hélas», a déploré le militant écologiste.

Par Christophe Parayre

Agence France-Presse


Source

25 juin 2006

(ANGOLA)

(ANGOLA)

ROYAUME DU MATAMBA-NDONGO

Introduction cela ne fait pas vraiment partie de l’histoire colonial mais les évènements qui vont êtres énoncés sont vraiment important dans l’histoire du pays.

Cliché mi K.O preuve à l’appui : Les peuples n’était que des sauvages bêtes et bourru avant la « Lumière » apportée par les « civilisations », ne savait à peine cultivée et ne conaisssaient que la famine et les guerres.

Synthèse

Ce texte évoque l’Angola tel que l’ont découvert les explorateurs Portugais à leur arrivée fin XVe siècle. Ainsi il comporte l’extrait du récit d’un visiteur européen.

·        Il découvre un pays organisé (puisque divisé en Province) doté de terres d’abondances parfaitement exploité pour une « agriculture vivrière autosuffisante et d’élevage de bovins »

·        Il  découvre une population  industrieuse  et occupée à des activités diverses (= une réelle société quoi »

·        La suite vous vous en douté est d’un grand cliché mais lisez vous-même.

C’est du grand théâââââtre !!!

1.      L’ANGOLA  DE L’EPOQUE    situation initiale

Débarquant des caravelles de l'amiral Diego Cao dans cette partie de l'Afrique en 1484, les Portugais furent surpris d’y découvrir un véritable eldorado de huit provinces insolemment fertiles, arrosées de nombreux cours d'eau et dotées d'une agriculture vivrière autosuffisante et d’élevages de bovins. Les bourgs, parcourus d’allées d’orangers, de grenadiers et de citronniers, étaient reliés par des pistes bien entretenues. Au XVIe siècle, un visiteur européen écrivait que l’endroit «offrait au voyageur le spectacle le plus brillant et le plus enchanteur. Des vignobles immenses, des champs qui tous les ans se couvrent d’une double moisson, de riches pâturages. La nature semble prendre plaisir à rassembler ici tous les avantages que les mains bienfaisantes n’accordent que séparément dans les autres contrées et, quoique noirs, les habitants du royaume d’Angola sont en général fort adroits et très ingénieux ».
Les Portugais y trouvèrent en effet une population industrieuse occupée à des activités aussi variées que l’artisanat – tissage du velours de raphia, travail de l'ivoire, tannage de peaux, fabrication d’ustensiles en cuivre-, l'extraction minière et le commerce transfrontalier. Mais ce qui attira surtout leur attention, ce furent les diamants charriés par le fleuve Cuanza. …
élément perturbateur

A suivre…

Synthèse

  • Bah voilà quoi dire !!? vous vous en doutez des diamants des richesses… les Portugais sont donc venu pour « éclairé » c’est peuple de sauvage de la leçon suivante «  l’argent ce n’est pas tout il faut vivre sa vie carpe diem »(en tout cas si c’est pas ça d’après la loi du 23 Février 2005 était passée c’est ce qu’aurais di les livres d’histoires) lol
  • Les Portugais prennent possession des terres au nom de leur royaume
  • Mais ces terres font parties intégrante du Royaume royaume du Matamba-Ndongo  et sont souverains s’élève face à cette invasion (moi j’dirais plutôt un squatte c’est même pire quand les squatteurs ont un chez eux).  …péripéties

1.      

LA GUERRE

Sans attendre, ils décidèrent de prendre officiellement possession de ce lieu béni au nom de Sa Très Chrétienne Majesté le roi du Portugal, afin d’en faire une escale d'approvisionn

nouvelle_image

ement en esclaves pour la mise en valeur de leur territoire du Brésil. Ainsi, en déportant massivement les populations locales, ils se rendraient plus facilement maîtres des richesses du pays.

Toutefois, même si les visiteurs européens se croyaient autorisés à s'approprier tout ce qui s'offrait à leurs yeux, cette contrée faisait partie intégrante du royaume du Matamba-Ndongo. Se rendant compte de leurs intentions, en 1575 le souverain de l'époque lança ses soldats contre une colonne d'exploration, attirant sur son pays les foudres des conquistadores. 
Ces derniers s'élanceront à la conquête du royaume récalcitrant et pendant près d'un siècle, les mousquets cracheront leur feu contre des guerriers armés de lances et de leur seul courage. Les provinces côtières tomberont les premières. L'annexion du Ndongo amputera le Matamba de sa façade maritime et permettra aux Portugais d’établir la prospérité de la ville de Luanda sur l’exportation de l'or, du diamant et d’esclaves à destination des plantations américaines.
Bien que sa superficie ne cessât de se réduire, le Matamba se voulait un symbole de résistance. Sur cette terre régnait depuis plusieurs générations la famille de la reine Zingha. En 1617, à la mort du père qui fut le huitième roi du Matamba-Ndongo, le fils aîné s'empara du pouvoir après avoir fait assassiner le successeur désigné par le défunt.
Pressé de repousser l’avancée portugaise postée à une cinquantaine de kilomètres de Cabasso, sa capitale, Mani Ngola leva trente mille guerriers prêts à mourir en braves. Mais après plusieurs mois d'une campagne meurtrière où plus de la moitié de son armée fut décimée, le roi dut accepter de rediscuter d’un nouveau tracé des frontières.

UN PERSONNAGE MYTHIQUE FAIT SON APPARITION

Synthèse

  • La guerre n’est pas finis mais un personnage fat son apparition dans l’histoire et des moments qui resteront gravés dans l’histoire de l’Afrique vont avoir lieux.
  • Avis aux paresseux lisez au moins ça .

(Même si y’a un truc un p’tit peu glauque pour moi )

C’est sa sœur, la princesse Zingha qu’il détestait pourtant, qui fut chargée d’aller négocier le traité à Luanda. De son vrai nom Ngola Mbandi Nzinga Bandi Kia Ngola, « la reine dont la flèche trouve toujours le but », c’était une habile tacticienne au tempérament de fer et au charisme incontesté. Initiée dès le plus jeune âge par son père qu’elle suivait comme une ombre, elle avait appris à réagir en « homme » d’Etat. nouvelle_image__2_
Portée en litière par une brigade de serviteurs véloces, Zingha, accompagnée d’une escorte de courtisans et d’un détachement armé, fit le voyage en quelques jours. Luanda ! Que de transformations sur ce territoire arraché au royaume de ses pères ! Avec ses allures de ville européenne et ses églises, dont la première fut construite en 1505, elle était parsemée d’imposantes demeures en bois abritant les nouvelles élites coloniales, et de hangars à esclaves tournés vers l'Atlantique.
L’annonce de l'arrivée de l'ambassadrice angolaise avait attiré une foule de curieux pleins d’excitation au débouché de la piste conduisant au Matamba. Une salve de vingt et un coups de canons tonna enfin, saluant l'arrivée de la délégation aux portes de la capitale. Le cortège apparut, déclenchant des exclamations d'enthousiasme dans la foule africaine contenue par deux colonnes de miliciens portugais.
Zingha était vêtue d’un pagne de fin velours en raphia. Une étole de couleur vive posée en écharpe sur ses épaules lui couvrait à peine la poitrine. Sa couronne d'or massif sertie de pierres précieuses et surmontée d'une touffe de plumes multicolores formait un petit casque sur sa tête. Tout en elle traduisait la fierté des femmes de haute lignée.

Comme indifférente à la curiosité manifestée sur son passage, la princesse observait, de sa litière, l’étrange univers qui se présentait à elle. Les cases rondes de jadis avaient fait place à des habitations colorées entourées de larges balcons et percées de volets en bois. Des ruelles avaient été tracées, où déambulaient de nouveaux types de populations plus métissées. Elle remarqua les nombreuses boutiques de commerçants portugais et l’ostentation de ces quelques Noirs aisés qui avaient troqué leurs costumes traditionnels contre des tenues occidentales.
Elle sentit aussi la résignation des gens du petit peuple, arrachés à leurs plantations de vivriers et privés des métiers dont ils tiraient jadis leur subsistance. L’administration à laquelle ils étaient désormais assujettis ne leur reconnaissait qu’un seul statut, celui d’esclave ou de serviteur. D’ailleurs, en longeant la rade elle aperçut les marins portugais, espagnols, italiens et hollandais, affairés à embarquer sans ménagement des centaines d'esclaves alignés. En faction sur le quai, des négriers blancs contrôlaient le déroulement des opérations aidés d’intermédiaires Afro-brésiliens venus pour la plupart de l’île de Sao Tomé. Luanda avait la réputation d’être un port de traite féroce. Les esclaves y étaient parqués comme des bêtes et près de la moitié d’entre eux mourraient de malnutrition et de mauvais traitements avant même leur transfert sur les bateaux
Accueillie au palais du gouverneur par le vice-roi du Portugal en personne, Don Joao Correia da Souza, Zingha fut dirigée vers le salon où devaient avoir lieu les pourparlers.
Mais en entrant dans la pièce, elle eut un imperceptible mouvement de raideur. Elle venait d’apercevoir, posés par terre sur un tapis, face à l'unique fauteuil de velours rouge visiblement destiné au vice-roi, deux coussins de brocart frangés de fils d'or. Elle comprit d'emblée que ces coussins étaient destinés à son assise. Cette différence de traitement suggérant un état d'inféodation lui déplut souverainement. D'un geste sec elle ordonna à l'une de ses suivantes d'approcher.

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La servante n’eut point besoin d’explication pour comprendre le courroux de sa maîtresse. Elle se mit précipitamment à genoux sur le tapis et, prenant appui sur ses coudes, pencha le buste en avant et lui présenta son dos. Un bourdonnement d’effarement saisit l’assemblée des officiels portugais. Zingha se posa sur ce fauteuil improvisé et y demeura pendant toute la durée de l'entretien.
Son sens de la répartie et son habileté politique dominèrent entièrement la rencontre, disent les chroniques portugaises de l’époque. Elle ne céda en rien sur ce qui semblait relever de la dignité de son peuple et parvint à obtenir le recul des troupes étrangères hors des frontières antérieurement reconnues et le respect de la souveraineté du Matamba.


Au moment de clore la négociation, le vice-roi suggéra que le Matamba se mette sous la protection du roi du Portugal. Ce qui supposait en réalité le paiement d’un impôt de vassalité consistant en la livraison de douze à treize mille esclaves par an à l’administration coloniale ! Mais c’était mal connaître son interlocutrice. "Sachez, Monsieur, objecta-t-elle, que si les Portugais ont l'avantage de posséder une civilisation et des savoirs inconnus des Africains, les hommes du Matamba, eux, ont le privilège d'être dans leur patrie, au milieu de richesses que malgré tout son pouvoir, le roi du Portugal ne pourra jamais donner à ses sujets. Vous exigez tribut d'un peuple que vous avez poussé à la dernière extrémité. Or vous le savez bien, nous paierons ce tribut la première année et l'année suivante nous vous referons la guerre pour nous en affranchir. Contentez-vous de demander maintenant, et une fois pour toutes, ce que nous pouvons vous accorder

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Le débat était clos. Alors qu’elle prenait congé, Da Souza fit remarquer, non sans une certaine gêne, que la jeune servante utilisée comme tabouret n’avait toujours pas quitté sa pose. "L'ambassadrice d'un grand roi, répondit Zingha avec hauteur, n'utilise jamais deux fois la même chose. Cette fille m'a servi de siège. Elle n'est plus à moi !"
Et c’est ainsi qu’en cette année 1622, Zingha fit une entrée remarquée dans l'histoire tourmentée des relations entre le Portugal et l'Angola. Car la paix ne dura pas. Succédant à
son frère en 1624, cette femme d’exception résista aux armées occidentales pendant trente ans de campagnes quasi ininterrompues, sans jamais capituler !
Ralliant à sa cause plusieurs Etats voisins, elle prit le flambeau de la résistance, réorganisant son armée en carrés disciplinés ; aguerrissant ses soldats par des exercices d’endurance comme elle l'avait vu faire chez les Européens, incitant les régiments africains bien équipés enrôlés dans l’armée d’occupation, à rejoindre ses troupes en échange de terres et de fortes récompenses ; lançant sa police secrète sur le port de Luanda pour espionner les débarquements de troupes fraîches en provenance de Lisbonne ou du Brésil; utilisant la nature à son profit en choisissant les saisons porteuses de malaria pour harceler les forces adverses épuisées par des fièvres auxquelles elles n’étaient pas habituées.
Les vices-rois qui se succédaient n’en pouvaient plus d’essuyer des échecs face à ce roc indestructible. A soixante-treize ans Anne Zingha continuait de conduire ses troupes entre montagnes, forêt et savanes afin que pas une once de son royaume ne s'émiette. Puis vint le temps de l’apaisement. Sans doute plus clairvoyant que ses prédécesseurs, le nouveau gouverneur Salvador Corréia avait compris qu'une guerre interminable ne serait profitable à aucune des deux parties.
dénouement Les Portugais renoncèrent finalement à leurs prétentions sur le Matamba et un dernier traité fut ratifié le 24 novembre 1657 par Lisbonne. résolution


25 juin 2006

BENIN (architecture)

BENIN (architecture)

Cliché mi K.O preuve à l’appui : Les africains n’habitaient que des cases en paille et en fientes de vaches avant que les colons ne viennent les sauvés de l’ooobscurité loooooool

Synthèse

·        Ce texte extrait d’un document historique témoigne de l’architecture très évolué  de la ville de bénin (= ville de l’Afrique de l’ouest dans l’actuelle Nigeria et point de départ des diasporas de l’actuelle Bénin).

Pour en savoir plus lisez-le.

Quel ne fut pas le choc des explorateurs esclavagistes et pilleurs hollandais lorsqu’ils arrivèrent à Bénin, sur la côte ouest africaine, y découvrant une urbanisation et des pratiques culturelles qu’ils avaient connus dans leur pays.

L’histoire des peuples extra-européens et précisément non-blancs est présentée tendanciellement comme allant de la barbarie à la civilisation à mesure l’Europe pénètre les contrées lointaines. Naturellement une telle falsification systématique de l’histoire était fonctionnelle et devait légitimer les agressions européennes à l’endroit des autres peuples du monde.

Mais l’histoire fait son chemin, et il est toujours édifiant de retrouver les traces de ceux qui ont été des témoins oculaires, des rapporteurs directs d’événements ou de faits marquants. Ainsi des Hollandais, aux avant-postes de la conquête des richesses africaines, dont l’or africain qui allait être la principale source pour battre la monnaie d’or au 17 siècle, assurant à Amsterdam le statut de capitale financière de l’Europe à cette époque.cite

Les Hollandais qui foulent le sol de Bénin sont stupéfaits par son niveau de développement et d’urbanisation, ils ne manquent pas de l’écrire :

" La ville semble très importante. En y entrant vous prenez une grande rue très large, non pavée, qui paraît sept ou huit fois plus large que la rue Warmoes à Amsterdam.

Le palais du roi est un ensemble de bâtisses qui occupe autant d’espace que la ville de Haarlem et qui est ceint de mur. Il y a de nombreux appartements pour les ministres du Prince, et de belles galeries, dont la plupart sont aussi grandes que celles de la bourse d’Amsterdam. Des colonnes de bois incrustées de cuivre les supportent, où sont décrites les victoires royales et qui sont très soigneusement entretenues.

La ville se compose de trente rues principales, très droites et larges de

40 mètres

, outre une infinité de petites rues transversales. Les maisons sont proches l’une de l’autre, rangées en bon ordre. Ces gens ne sont nullement inférieurs aux Hollandais en ce qui concerne la propreté ; ils lavent et récurent les murs de leurs maisons tant et si bien qu’elles sont astiquées et reluisent comme des miroirs. "

La Hollande

est à l’époque une puissance européenne sans commune mesure avec son rang aujourd’hui. Grande place financière que fut Amsterdam, ce pays contribua beaucoup à l’essor de la navigation maritime. Les propos des explorateurs pilleurs hollandais prennent toute leur importance car ils comparent directement ou implicitement Benin à un pays européen très développé à son époque et permettent de situer objectivement les niveaux de développement.

C’est la nécessité du mensonge colonial, excusant et expliquant la barbarie sans nom ni limites de l’exploitation esclavagiste négrière, coloniale et plus tard néo-coloniale qui a fabriqué les mythes relatifs à l’Afrique sans histoire, obscure et inerte en deçà de toute civilisation.

Les images quotidiennes sur une Afrique corrompue et incrustée dans la boueuse misère sociale confortent des préjugés sur le passé africain. La survivance de ces préjugés permet de tenir les peuples occidentaux en laisse, en leur montrant le négatif africain, surévaluant les bénéfices apportés -y compris aux exclus- par la civilisation occidentale, les poussant à se satisfaire si ce n’est se féliciter de leur situation même précaire.

Source : Afrikara.com

24 juin 2006

Les Afro-caribéens et la publicité

Les conclusions contradictoires de cette étude communiquée par la socié Ak-a qui ne des études de marché sur les habitudes de consommation des Afro-caribéens nous encouragent à la publier. Le marketing ethnique, ts développé aux Etats-Unis, est encore balbutiant en France. Pourtant, les études de la société Ak-a montrent que l'appartenance communautaire est un facteur déterminant dans les comportements d'achats.

Cette étude menée sur deux mois (Août/Septembre 2005) a pour objectif de montrer l'importance que peut avoir la présence de modèles (acteurs) afro cariens (1) dans les publicis. C'est donc 240 femmes afro caribéennes âgées de 15 à 49 ans qui ont été amenées à juger une publicité. Une partie des résultats de la recherche est ici présentée.

I. Intérêt de l'étude


Jusqu'à présent, les initiatives concernant l'utilisation de publici adaptée aux segments de marché dit ethniques restent dans le domaine de l'intuitif car aucune étude ne fait état des comportements de consommation de tels groupes en France. L'intérêt d'une meilleure compréhension du marché afro carien par exemple, est clair. Les conséquences économiques de publicis mettant en avant des moles afro caribéens sont indéniables. C'est lorsque des études portant sur ce sujet verront le jour, que le segment de marché afro caribéen pourra émerger de manre explicite et non plus de manre suppoe.

II. 1 ère partie de l'enquête : le modèle de la publicité

1) Le design de la recherche
Nous comparo
ns deux types de publicités :
- Un
e publicité mettant en avant un modèle afro caribéen : publicité dite afro caribéenne.
-
Une publicité mettant en avant un modèle caucasien (terme scientifique employé pour les individus de type blanc) : publicité dite caucasienne.
Il est à préciser
que ces deux publicités promeuvent les mêmes produits : seul le modèle change. Chaque femme interrogée ne voit qu'une seule version de ces publicités. Les personnes interrogées donnent dans un premier temps leur appréciation de la publicité à travers une liste de critères et dans un second temps, elles sont amenées à donner leur degré d'intention d'achat (achèteraient-t-elles le produit promu dans la publicité?).
2) Le
s résultats
Sur une échelle allant de 0 à 5 :
-
Les Afro-caribéennes aiment d'avantage la publicité mettant en avant un modèle afro caribéen avec une moyenne de 2,84 contre 2,23 pour la publicité caucasienne.
-
Les Afro-caribéennes sont largement plus attirées par la publicité afro caribéenne avec 2,41 contre 1,73 pour la publicité caucasienne.
-
Dans le rapport plus émotionnel des répondantes à la publicité, celles-ci trouvent la publicité afro caribéenne plus plaisante avec 2,94 contre 2,33 pour la publicité caucasienne. Toujours sur l'aspect émotionnel, les répondantes confèrent un caractère plus chaud à la publicité afro caribéenne.
C
oncernant l'intention d'achat, les résultats vont également dans ce sens :
- L'achat probable du produit promu dans la publicité afro carienne est plus important avec une moyenne de 2,52 contre 1,92 pour la publicité caucasienne.

III. 2e partie de l'enquête : le support choisi

1) Le design de la recherche
Nous avo
ns spécifié pour chacune de ces publicités, le magazine dans lequel celle-ci allait s'insérer. Deux magazines ont été choisis :
- Miss Ebène ayant pour cœur de cible les femmes afro caribéennes : média dit « ethnique »
- Glamour ayant pour cœur de cible la femme en général : média dit « traditionnel »
Nou
s voulons voir si le support de la publicité a un impact sur l'évaluation de cette dernière. Nous rappelons que chaque femme interrogée ne voit qu'une seule version de ces publicités.
2)
Les principales tendances
- Les Afro-caribéennes ont une attitude plus favorable à l'égard des publicités mettant en avant un modèle afro caribéen si celles-ci sont insérées dans un média traditionnel.
- Les Afro-caribéennes ont une attitude et une intention d'achat significativement plus importantes vis-à-vis des publicités mettant en avant un modèle caucasien si celles-ci sont insérées dans un média ethnique.
N
ous pouvons penser que les Afro-caribéennes aimeraient « être représentées » dans les médias traditionnels. Mais elles apprécieraient également que l'on vienne à elles dans les magazines ethniques sans promouvoir forcément de produit leur étant spécifiquement destiné. Ces résultats vont à l'encontre de la majorité des recherches menées aux Etats-Unis. C'est ici que l'on comprend les différences du schéma socio-culturel français et la nécessité de les prendre en compte dans les études de marché sur cette cible.

IV. Les implications


Les implications sont évidentes.
- D'une manière globale, les entreprises ont tout intérêt à intégrer des modèles afro caribéens dans leur publicité si elles souhaitent s'accorder les grâces de la population afro caribéenne.
-
Il serait judicieux d'introduire dans le média planning des annonceurs, des insertions publicitaires dans des médias afro caribéens.
- Les marques devraient également cliner leur campagne de publici en mettant en avant des modèles afro caribéens pour l'insertion publicitaire dans les médias traditionnels.
c
ontact : con tact@ak-a.fr/ www.ak-a.fr

1.
Nous considérerons comme « socle » de la communauté afro-caribéenne les personnes :
- Noires Africaines ou originaires d'un pays d'Afrique Noire vivant en France métropolitaine ;
-
Ultra-marines vivant en France métropolitaine ou dans les DOM TOM ;
- Métissées ayant trait à l'une et/ou l'autre des populations précies.

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E

tude menée sur 240 femmes afro caribéennes âgées de 15 à 49 ans.

Source

23 juin 2006

A propos de la Traite négriere ... La dimension mondiale de la conquête et de la colonisation de l'Amérique

Le génocide des peuples autochtones d’Amérique fut le prix et la première conséquence de la conquête et la colonisation européenne de ce continent à partir de 1492.  nous apporterons un éclairage sur la deuxième conséquence de cet événement parce qu’il concerne la dimension mondiale de la politique génocidaire inaugurée par les puissances occidentales au début de l’ère moderne.

Focaliser notre attention sur cette deuxième conséquence est également nécessaire parce que malgré son impact sur une grande partie de l’humanité, et malgré l’importance des crimes contre l’humanité dont il est question, ces faits ont été systématiquement minimisés ou complètement occultés dans une démarche typiquement négationniste. La falsification des faits et la manipulation de leur interprétation, étant une condition préalable à la réussite de l’entreprise négationniste, notre perception de ces crimes et la compréhension des enjeux qui en découlent, ont été faussées au détriment des victimes.

En conséquence, la spécificité de ces aspects, pourtant composants fondamentaux du conflit entre colonisateurs et anciennes victimes de la barbarie coloniale, demeure quasiment absente de l’analyse anti-impérialiste. Mais, depuis ces derniers décennies, de plus en plus d’exclus, victimes de la double oppression économique et raciale, veulent prendre leur destin en main et ne plus laisser à d’autres le soin de décider à leur place. Cette nouvelle donne devrait contribuer, sur le plan conceptuel de l’analyse, à articuler la déportation africaine à la dimension mondiale de la conquête et de la colonisation de l’Amérique. Condition nécessaire pour rapprocher autour d’un objectif commun les peuples qui luttent contre le même fléau.

L’Afrique à l’Amérique

Il faut bien garder à l’esprit que la déportation massive d’Africains (appelée traite des Noirs), leur expulsion de fait et de droit hors l’espèce humaine et leur asservissement en esclavage, fut la deuxième conséquence de la domination coloniale des Européens en Amérique. Ce déplacement forcé de l’Afrique vers l’Amérique sous le contrôle des puissances européennes, demeure la déportation d’êtres humains la plus gigantesque que l’histoire n’ait jamais connu ni avant ni après ce long moment qui a duré plus de trois siècles et demi.

A cause de la négation et de la falsification des faits, beaucoup ignorent ce que fut la déportation de millions d’enfants, d’hommes et de femmes africains, razziés chez eux, enchaînés, entassés à fond de cale et obligés à traverser l’Atlantique dans des conditions qui fatalement provoquaient la destruction d’une partie des prisonniers. Débarqués dans le continent américain devenu un vaste univers concentrationnaire pour les victimes de la suprématie blanche, les déportés africains y étaient systématiquement dépouillés de leur appartenance à l’espèce humaine.

La déportation massive ou industrielle de l’Afrique vers l’Amérique, a été décidée par les colonisateurs européens après avoir vidé le continent à cause de l’extermination d’environ 90% de la population autochtone calculé généralement à 80 millions d’habitants quoique d’autres estimations parlent de 100 millions. Ainsi, pour se procurer autant de prisonniers que nécessaires, les Européens, munis d’armes à feu, déclenchèrent la guerre contre les peuples africains, qui eux, ne les connaissaient pas encore. Ces guerres étaient particulièrement meurtrières pour les Indigènes d’Afrique qui, (comme les Indigènes d’Amérique), découvraient la capacité de destruction des Européens. Ces derniers comprirent tout l’intérêt qu’ils avaient à provoquer et multiplier les guerres internes. Ainsi est né et s’est développé le cercle achat d’armes contre des prisonniers africains et capture d’Africains grâce aux armes à feu.

Destruction et falsification

Par son caractère massif, par sa dimension planétaire et par sa durée supérieure à trois siècles et demi, le couple traite/esclavage demeure la plus vaste entreprise de déshumanisation. Et aussi la plus achevée par ses conséquences durables et insidieuses comme nous le verrons à continuation. Il importe de rappeler que des lieux communs furent élaborés pour justifier la traite des Noirs ou pour occulter la destruction subie par le continent africain à cause de cette activité. Grâce à ces lieux communs, véhiculés à travers les siècles jusqu’à nos jours, lorsque ce crime n’est pas complètement nié, la responsabilité en est rejetée sur les victimes.

Ainsi, bien qu’à présent il n’ y ait plus grand monde pour, ouvertement, justifier la traite négrière ou vanter ses bienfaits, dans n’importe quel manuel à ce sujet, le lecteur sera, systématiquement, invité à ne pas ignorer que « les Africains ont été responsables de leur propre malheur puisque ce sont eux-mêmes qui, en échange des pacotilles transportées d’Europe, ont livré leurs parents, leurs frères et même leurs propres enfants aux commerçants européens ».

Le lecteur sera sommé d’apprendre que « c’étaient les Africains qui contrôlaient le négoce négrier devenu pour eux l’activité économique la plus importante ». Une fois n’est pas coutume, les Africains seront décrits moins attardés que d’habitude puisque doués d’un sens des affaires grâce auquel « ils savaient faire jouer la concurrence entre les marchands européens qui devaient faire attention pour ne pas se faire escroquer ». Et il sera beaucoup question des roitelets africains qui auraient fait des bénéfices fabuleux grâce au commerce d’êtres humains [2].

Responsabilité et complicité des victimes

Cette question de la responsabilité et de la complicité des victimes appelle, pour le moins, une brève mise au point. Nous savons que la destruction de 90% environ des peuples d’Amérique, fut possible grâce à un concours de circonstances dont la supériorité militaire et le ruse des envahisseurs jouèrent un rôle décisif. Faisant jouer habilement les rivalités, les Européens réussirent à s’appuyer sur une partie des victimes pour exterminer la plupart d’entre eux et cela a très bien fonctionné.

Dans l’univers concentrationnaire d’Amérique qui a duré plus de trois siècles et demi, le système juridique créé pour gérer au quotidien la bestialisation des Noirs, a inventé, à l’intérieur des victimes, une stratification raciale qui permettait aux esclavagistes de s’appuyer sur la collaboration des Noirs sang mêlé ou métis pour perpétuer leur asservissement. D’ailleurs, ces complicités continuent, cinq siècles plus tard, à entraver l’unification des peuples qui luttent contre la domination impérialiste. Ce qui rend d’autant plus pertinente l’actualité de cette analyse.

Il n’est point besoin de démontrer que pendant la seconde guerre mondiale, partout dans les pays occupés, les nazis se sont largement appuyés sur la collaboration d’une partie de la population qui a livré une partie de ses frères aux forces d’occupation. Sans ces complicités, l’entreprise nazie d’extermination n’aurait jamais atteint l’ampleur que nous savons. Mais, il faut savoir que dans toutes les situations où de rapports bourreaux/victimes s’installent, les bourreaux trouvent toujours quelques complicités parmi les victimes. Même parmi les victimes juives, les nazis bénéficièrent de complicités qui pourtant, ne sauraient changer quoi que ce soit à leur écrasante responsabilité [3].

Même expulsés hors l’espèce humaine, les Africains ne forment pas pour autant une espèce à part, si bien que parmi eux aussi, les agresseurs trouvèrent des collaborateurs sans lesquels, la destruction du continent africain n’aurait pas été aussi accomplie sur le plan économique, social et démographique. Cependant, la trahison des clercs n’est pas l’apanage des Africains, ni l’exclusivité d’une époque. Et le peuple d’Argentine en sait quelque chose, comme vient de le montrer le film documentaire Mémoire d’un saccage [4].

Occultation d’un désastre démographique

La responsabilité rejetée sur les victimes africaines a beaucoup contribué à réduire la sympathie ou la solidarité que parfois peuvent inspirer les victimes. Cette manipulation a conduit à faire abstraction des conséquences socioéconomiques et démographiques des guerres négrières déclenchées par les Européens contre les peuples d’Afrique. En conséquence, ce continent a été présenté comme ayant toujours été attardé et traversé par des guerres tribales. Ce qui ajouté à l’hostilité du climat, expliquerait son actuel état de misère.

Cette vision de l’Afrique, aussi négative que faussée, fut construite pour les besoins de la domination impérialiste, mais cette vision est devenue partagée par tous y compris ceux qui luttent contre la domination impérialiste [5]. Cependant, il doit devenir possible d’approcher la question de la dévastation du continent africain avec une vision moins cloisonnée que d’habitude pour, enfin, le sortir de la traditionnelle interprétation européo centrée.

Cette démarche permettrait, au moins sur le plan conceptuel de l’analyse, de surmonter l’incompréhension envers les revendications avancées par les exclus africains et celles évoqués par des Noirs qui, dans les pays d’Amérique, se perçoivent comme descendants d’Africains. A partir de là, il deviendrait possible d’inscrire ces revendications avec leur spécificité, dans la lutte globale de tous les peuples de la planète contre la globalisation de la misère. Au moins, deux événements peuvent nous aider dans ce sens. Le premier implique un dépassement de la perception que nous avons de l’Afrique à cause d’une ignorance soigneusement entretenue par les idéologues de la domination impérialiste et la suprématie blanche.

L’Afrique avant le 17 siècle

En 1996 est sorti « Afrique Noire. Démographie Sol et Histoire » [6][A LIIRE ABSOLUMENT], première étude pluridisciplinaire visant à trouver le nombre d’habitants que l’Afrique intertropicale pourrait nourrir convenablement. Au cours de ses recherches pour trouver la densité optimale, l’auteure, spécialiste en géographie humaine, s’est posée la question de savoir dans quelle mesure les effets démographiques de la traite des Noirs expliquent les faibles densités de population de l’Afrique noire et s’il est possible d’avoir une idée des incidences démographiques de la conquête coloniale puis de l’administration et de l’exploitation directes des colonies.

Sortant des sentiers battus, Louise Marie Diop Maes a choisit une méthode jusqu’alors assez négligée : trouver les textes traduits des auteurs arabes et soudanais relatifs à l’Afrique noire du 8e au 17e siècle, relever tous les détails concernant le nombre d’habitants, les confronter avec ce qu’en avaient dit les voyageurs et les navigateurs européens des 15e, 16e, 17e siècles. Puis inventorier assez de textes contemporains relatant le résultat des fouilles archéologiques sur le plus grand nombre possible de territoires de l’Afrique noire et les comparer avec les dires des témoins de l’époque précoloniale.

Le résultat des recherches menées par Diop Maes a dévoilé au grand jour le niveau de développement économique et humain atteint par les sociétés de l’Afrique noire avant le 16e siècle. C’est-à-dire, avant que ces peuples ne deviennent la cible des attaques militaires qui, entre le début du 16e et le début du 20e siècle ont dévasté complètement le continent.

Les méfaits de la mondialisation

Les recherches menées par Diop Maes ont eu le mérite de mettre à notre portée, pour la première fois, des informations qui depuis fort longtemps auraient dû être évidentes pour les chercheurs, africanistes et historiens travaillant sur ces sujets. Ainsi, lorsque les populations d’un pays ou d’un continent deviennent la cible d’agressions militaires ininterrompues, créant des situations chaotiques et d’insécurité, c’est tout le tissu économique et social qui se dégrade. Aucune population n’a jamais survécu à la destruction de son habitat sans subir des conséquences démographiques assez drastiques.

On se rappellera que la guerre de Cent Ans, malgré l’inexistence d’armes à feu à l’époque, a divisé par deux la population de la France. Et d’ailleurs, trente ans de guerre ont suffi pour réduire de moitié la population de l’Empire germanique entre 1618 et 1648 avec l’utilisation des armes à feu. Nous savons qu’en Amérique, les peuples Indigènes soumis aux attaques des Européens, à l’asservissement et à la destruction de leur habitat, ont été exterminés à 90% environ, en l’espace de quelques décennies.

Or, le continent africain a été pendant quatre siècles environ, le théâtre des guerres d’abord déclenchées par des Européens et, par la suite, des guerres internes alimentées par les demandes des colonisateurs européens qui réclamaient de plus en plus d’Africains dans l’univers concentrationnaire d’Amérique. Comme les Africains déportés ainsi que leurs descendants, mouraient à un rythme particulièrement accéléré, les naissances n’arrivaient pas à compenser les pertes. Des millions d’hommes de femmes et même d’enfants razziés tous les ans en Afrique, déportés et débarqués en Amérique, n’ont jamais suffi pour renouveler la population concentrationnaire.

Conséquences démographiques, économiques et sociales

A l’abolition de la traite des Noirs et de l’esclavage au 19 siècle, la population africaine calculé à 200 millions d’habitants vers 1860 se trouvait déjà probablement divisée par trois ou par quatre. Mais, elle n’eut pas le temps de panser ses blessures, assailli de tous côtés par les guerres de conquête coloniale de plus en plus meurtrières grâce à la sophistication des armes dont disposaient les troupes européennes. Vers la fin de la première moitié du 20 siècle, la destruction du continent africain était accomplie. Pour ne mentionner qu’un exemple, on se rappellera qu’entre la fin du 19e et le début du 20e siècle, dans la région congolaise, l’Administration du Roi Léopold II de Belgique provoqua une extermination estimée à 10 millions d’Indigènes. [7]

Le dépeuplement du continent ainsi que la misère et l’indigence de ses habitants malades et affamés, décrits par les voyageurs qui abordèrent l’Afrique noire au début du 20e siècle, contrastent avec les pays densément peuplés, l’économie fleurissante, l’agriculture abondante, l’artisanat diversifié, le commerce intense et surtout, avec le niveau de bien être social décrits par les voyageurs, géographes et navigateurs ayant abordé l’Afrique noire entre le 8e et le 17e siècle, et dont nous connaissons maintenant les témoignages grâce aux recherches de Diop Maes.

S’agissant de la traite, il existe une tendance à se focaliser sur le nombre d’Africains soustraits au continent. Or, quels que soient les millions d’hommes, de femmes et d’enfants razziés en Afrique, déportés et débarqués dans l’univers concentrationnaire d’Amérique, le déficit démographique subi par l’Afrique noire s’explique surtout par l’insécurité omniprésente et permanente créé par la guerre. Parce que comme l’a si bien souligné Diop Maes : « l’Afrique noire a connu une guerre de Cent ans qui a duré quelques trois cents ans avec les armes de la guerre de Trente Ans, puis celles des 18 et 19 siècles » [8].

Ce couple traite/esclavage est à l’origine de la première mondialisation. Mais, son absence dans le discours de Marx, a par la suite exonéré les révolutionnaires, dont les théoriciens du marxisme, d’inscrire la lutte et les aspirations des Africains dans le projet révolutionnaire. Et aussi de reconnaître la spécificité de la double oppression, économique et raciale, qui frappe les Africains et aussi leurs descendants partout dans les pays d’Amérique ou ailleurs. Autant dire que leur lutte contre l’oppression raciale et pour l’affirmation de leur identité, fut même déclarée contraire au combat révolutionnaire. Cela est pour beaucoup dans les incompréhensions qui ont éclaté au grand jour à Durban.

Un événement à ne plus négliger

A Durban, les victimes de la suprématie blanche ont rappelé que la mondialisation, surtout la mondialisation de la violence, du saccage des peuples, de leur appauvrissement et de l’asservissement en esclavage, avait commencé plusieurs siècles auparavant. Que ses premières victimes ont été d’abord les Indigènes d’Amérique et ensuite ceux de l’Afrique. Et qu’entre la mondialisation de jadis et celle dont il est question maintenant, la plus grande différence se trouve dans le fait qu’à présent, même les citoyens des anciennes puissances négrières sont frappés par les méfaits de la globalisation, alors qu’autrefois, ils étaient associés à ses avantages, ne serait-ce que par la distribution de quelques miettes [10].

Le moment est peut-être venu de comprendre que la spécificité de la double oppression des Noirs, et en conséquence de leurs revendications, découlent de la singularité de leur position dans l’histoire. Et cette singularité, pas choisie par les Noirs, remonte à l’époque où des millions d’êtres humains chassés en Afrique, enchaînés et entassés au fond de la cale des bateaux négriers, furent obligés à traverser l’Atlantique pour être dépouillés de leur appartenance à l’espèce humaine dans l’univers concentrationnaire d’Amérique.

Dans les pays d’Amérique, les femmes, surtout dans les milieux populaires, en plus de l’appauvrissement croissant, sont confrontées à la violence quotidienne ou guerre de basse intensité tolérée voire exercée par les gouvernements locaux sur lesquels s’appuie la domination impérialiste. Beaucoup parmi elles développent des formes de lutte qui rejoignent les alliances qui avaient lieu entre Indigènes et Africains lorsque voici plusieurs siècles commençait la mondialisation de l’asservissement et le saccage des peuples.

Ainsi, la création d’associations formées par des Femmes paysannes, indigènes et noires qui, à partir de leur spécificité ethnique, culturelle ou autre, s’organisent et luttent ensemble contre l’ennemi commun. Aux idéologues et théoriciens de la révolution, ou simplement des luttes populaires, de comprendre que : « Si l’oppression est une, elle se circonstancie selon l’histoire et les conditions géographiques : le Noir en est la victime, en tant que Noir, à titre d’Indigène colonisé ou d’Africain déporté. Et puisqu’on l’opprime dans sa race et à cause d’elle, c’est tout d’abord de sa race qu’il lui faut prendre conscience. [11] » Tirer les leçons de cette évidence doit être facile, ou en tout cas possible, depuis que l’événement Durban eut bien montré à la face du monde que le passé n’est pas derrière nous.

[2] Pas besoin de sélectionner une bibliographie pour cela. Dans n’importe quel manuel concernant « la traite », il sera question, souvent avec insistance, de la responsabilité des Africains. Le rappel sera plus ou moins grotesque selon que l’auteur soit négrophobe ou négrophile. C’est une question de degré.

[3] Concernant la collaboration dont les nazis bénéficièrent parmi les victimes, lire Raul Hilberg, La destruction des Juifs d’Europe, Paris, Fayard, 1988. Et plus précisément sur la collaboration de notables juifs en France entre 1940-1944, lire Maurice Rajsfus, Des Juifs dans la collaboration, Paris, Etudes et documentation internationales, 1980.

[4] Dans le Film documentaire, Mémoire d’un saccage, Fernando Solana décortique les complicités locales dont bénéficient les multinationales et les organismes multilatéraux, BM, FMI, pour vampiriser l’économie des pays du tiers monde.

[5] Pour la genèse et l’évolution de l’image de l’Afrique chez les Occidentaux, lire William Cohen, Français et Africains, Les Noirs dans le regard des Blancs 1530-1880, Paris, Gallimard, 1980.

[6] Louise Marie Diop Maes, Afrique noire, démographie, sol et histoire, Paris, Présence africaine, 1996.

[7] Concernant ce génocide, lire Adam Hochschild dans sa remarquable et très documentée étude Les fantômes du Roi Léopold, Paris, Belfond, 1998.

[8] Diop Maes, op. cité, p.234

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[10] Le lecteur consultera profitablement Noam Chomsky, L’an 501 La conquête continue, Montréal, Ecosociété, 1993.

[11] Jean-Paul Sartre, Orphée noir, Préface à l’Anthologie de la nouvelle poésie nègre et malgache en langue française, 1948.

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